Histoire de la danse libre

Origine de la danse libre

Initiée par les travaux sur l’expression de François Delsarte (1811-1871), théoricien du mouvement, et la Rythmique d’Émile Jaques-Dalcroze (1865-1950), fondée sur la musicalité du mouvement, la danse libre apparaît au début du 20ème siècle, portée par des pionniers tels que Loïe Fuller (1862-1928), danseuse et scénographe utilisant des voiles reflétés par des jeux de lumière et de miroir, Isadora Duncan (1877-1927), danseuse inspirée par la mythologie grecque, prônant la liberté d’expression et la musicalité interne, et fondatrice de plusieurs écoles de danse aux États-Unis, en Europe et en Russie, Ruth Saint Denis (1879-1968) et Ted Shawn (1891-1972), ayant fondé en 1915 leur école de danse moderne, la Denishawn School, centrée sur l’improvisation et la composition.

En France, sous l’influence d’Isadora Duncan, François Malkovsky (1889-1982), danseur et chorégraphe, s’appuie sur le « geste juste », lequel, selon lui, « libère le corps et l’esprit des contraintes », Irène Popard (1894-1950) fonde la Gymnastique harmonique et rythmique, et Janine Solane (1912-2006) crée une danse « classique naturelle ».

La danse libre invite à rechercher des mouvements naturels du corps en dehors de tout formalisme. Dans ma pratique, je m’inspire davantage des méthodes d’Isadora Duncan et de François Malkovsky.

Danse et Nature

Isadora Duncan, prônant un retour à la nature, recourt à une scénographie épurée tant au niveau des costumes que des décors. Elle danse pieds nus vêtue d’une simple tunique et rompt avec la technique classique laquelle opprime le corps, selon elle, dans des positions statiques. “L’ondulation me semble être le mouvement fondamental de la nature”, proclame-t-elle. Elle explore le mouvement à partir du plexus solaire, situé dans l’abdomen, appartenant au système nerveux périphérique autonome et, selon elle, source de la pulsion intérieure, créant un rythme de flux et de reflux.

Or ce « centre de légèreté » du corps, tel que le nomme Rudolf Laban, situé au niveau de la cage thoracique, est connecté au « centre de gravité » situé au niveau du bassin. La conscientisation de ces deux parties du corps et de leur interrelation est au centre de ma pratique et en cela, je m’éloigne de la méthode d’Isadora Duncan.

Un art de vivre

François Malkovsky s’inspire du rythme naturel qu’il qualifie « d’art de vivre », et prône un corps libéré des tensions excessives et des efforts inutiles. Il cherche à développer « la réceptivité et la fluidité du geste dans le respect de la physiologie du mouvement ».

L’écoute aigüe de ses capacités corporelles est essentielle dans ma pratique, à laquelle j’ajoute néanmoins l’exploration de mouvements inhabituels ou de qualités de mouvement jusque-là inexplorées. Je recours souvent à la mise en tension du corps ou de certaines parties du corps afin d’accéder à un niveau élevé de détente corporelle et d’ouverture à de nouveaux possibles.